“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

u te sentais ridicule. Tu étais sur le sol, en train de reculer. Et cette saleté de harpie se rapprochait dangereusement de toi. Comment avais-tu fait ? Tu étais fort, tu avais des réflexes, tu aurais pu la battre. Tu avais vaincu une chimère ! Une chimère, bordel de Dieux ! Manquait plus que tu les appelles, tiens. Mais bon, un petit éclair de la part de tonton Zeus ne ferait pas de mal. Parce que cette harpie était rapide. Bien plus rapide que toi, qui peinais déjà à courir. Alors te voilà, en train de te traîner loin d'elle, des égratignures sur le visage et la jambe en sang.

Tu brandissais lamentablement la main vers le monstre, alors que l'aura que dégageait cette dernière était bleue. Tu étais à sec, si tu pouvais dire ça. Un gémissement s'échappa de tes lèvres. Ta jambe te faisait souffrir. En clair : t'étais foutu. T'allais rejoindre maman Hébé.

« Putain... Tu couinais en rencontrant un mur. »

Tu étais coincé. Et, bien sûr, n'étant pas encore un pro, tu ne pouvais pas soigner ta jambe en deux secondes pour te lever et partir. Enfin, essayer de partir. Tu pouvais juste prier Bouddha. Chose que tu faisais mentalement, parce que tu ne voulais – et ne pouvais – te mettre à genoux.

Tué par une harpie. La honte. Valait mieux se faire bouffer par les trois têtes d'un cerbère. Tu regardais le monstre s'approcher et finissais par fermer les yeux. Toi qui voulais voir tes parents ce weekend, c'était râpé. Enfin, c'est ce que tu pensais, parce que rien ne s'est passé. Tu n'as plus rien senti. Pourtant, tu respirais, et en général, quand on est mort on évite de respirer. Tu rouvris un œil, puis l'autre, méfiant, et fronçais les sourcils en soupirant – sans savoir si c'était d'exaspération ou de soulagement : devant toi, il n'y avait pas de harpie. Il y avait surtout Zachary.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

u as passé ta matinée à t’entraîner, le jour, ce n’est pas pour toi, ta force semble diminuée. T'es pas fort, t’es peut-être pas le plus intéressant des mecs, mais tu fais de ton mieux, tu t’entraînes, tu regardes autour de tout ce qui ne va pas, tu te concentres sur tous les mouvements que tu fais. Tes écouteurs dans les oreilles, tes mouvements semblent plus être des pas de danses qu’autre chose, peut-être que c’est ça, savoir se battre, allié la beauté du mouvement et l’efficacité des coups. T’es un peu dans ton monde, t’as toujours été dans ton monde, parfois tu penses que t'es pas du bon côté du jeu, que vu ce que tu ressens tu devrais passer du côté des solitaires plutôt qu’être du côté des solidaires. Ta mère t’apparaît parfois, elle te parle, elle te dit qu’une partie d’Apollon a dû naître en toi pour que tu aimes tant la musique, elle te rassure, te dis que la vengeance et l’équilibre sont du même côté de la balance, que ça ne sert à rien de se presser, d’avoir de la rancœur plein l’âme. Une veste en cuir sur le dos, un jean noir, un t-shirt de la même couleur, peut-être que t’auraient l’air plus normal avec une tenue normale, peut-être que tu passeras encore plus inaperçu au milieu des terrestres en étant habillé comme eux.
Le noir fait partie intégrante des traditions présentes chez les Shadowhunters, c’est parce que ça se voit moins la nuit. Tu déboules sur le toit, tu sais que Newton y est, il y est toujours de toute façon, c’est ton Érinyes, un aigle géant, lourd et aussi bien grognon, tu le comprends et il te comprend d’un coup d’œil et ce que tu comprends c’est qu’une harpie met à mal un Mountebank.

Tu ne sais pas si tu réfléchis vraiment avant d’y aller, quelqu’un est en danger, c’est juste dans ta nature d’y aller, faudrait que t’arrêtes d’être aussi gentil. Tu te balades, de toit en toit, tu cours comme t’as toujours couru. À défaut d’être fort, t’es rapide, à défaut d’être fort tu te déplaces vite grâce à ton corps plus léger que la moyenne. C’est à ce moment-là que tu le vois, ce boulet, Ethan. C’est la deuxième fois que t’interviens pour le sauver, la première fois c’était un centaure pas content qui lui avait pété une jambe, mais une harpie, il n’a pas d’excuses pour être en position de faiblesse.

Tu sautes, tu ne réfléchis pas, dégainant ta dague qui brille d’une lumière orangée que tu apprécies de voir à chaque fois que tu commences à combat. Le brun heurte un mur et la harpie se rapproche, c’est à ce moment-là que t’agis, tu sautes de ton piédestal et atterrie sur le dos rempli de plumes de la harpie, Newt qui tourne autour de sa tête comme un vautour autour d’une proie, tu te prends un coup de griffe sur le bras, comme un bleu, mais t’arrives à lui trancher la gorge avant qu’elle ne disparaisse dans un germe jaune. T’avance, tu domines le brun de ta hauteur, lui tendant la main pour l’aider à se relever, sauf que tu la ranges au moment où tu vois sa jambe en sang. « Toujours aussi rapide Ethan. » que tu lâches dans un rire cristallin. Tu t’installes à côté de lui. « T’es à sec ou bien tu peux te soigner ? » T’es prêt à sortir ta stèle.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

out ce que tu pouvais faire, c'était regarder Zachary battre cette harpie à ta place, avec l’aide de son Érinyes. Tu te sentais si ridicule, et surtout si faible. C'était la deuxième fois qu'il te venait en aide, et ta jambe prenait à chaque fois. La première fois, c'était à cause d'un centaure : tu devais l'avouer, il t'avait bien assommé. Mais au moins, tu avais pu te soigner. Là, tu ne pouvais même pas. Tu étais à sec. Tu n'avais même plus la force de te lever. Tu regardais le blond te défendre, les dents serrées. Tu étais inutile, à cet instant.

Quand la harpie disparut dans une sorte de germe jaune, tes yeux se posèrent sur Zachary. Si tu avais pu te lever, tu l'aurais fait. Et tu serais parti, parce que tu avais déjà assez honte. Tu reniflais et baissais les yeux, en espérant secrètement qu'il se bouge pour que tu puisses te traîner loin de lui. Tu étais pathétique, vraiment. Tu voyais l'ombre de ton rival. Tu osais finalement lever les yeux vers lui, dans une position plus que soumise. Zachary te tendait la main. Tu fronçais les sourcils, les lèvres pincées. Tu ne voulais pas de son aide. Tu étais quand même fier, il ne fallait pas abuser. Enfin, fier... oui, tu l'étais, mais quelle fierté te restait-il ? Quelle fierté te restait-il après ce foutu rire, et cette phrase d'une ironie certaine ? Aucune fierté. Elle s'était envolée. Disparue. Emportée par le vent. Tu te contentais de grogner, tes incisives plantées dans ta lèvre inférieure, et tu le laissais s'installer à côté de toi. Sans oublier d'agrandir la distance entre vos deux corps.

À sa question, tu regardais ta paume. Tout-à-l'heure, l'aura était bleue. Et ça ne se rechargeait pas si vite. Tu reposais ton regard sur les prunelles bleues du Shadowhunter. Tu te raclais la gorge pour te donner du courage, déglutissais et te rapprochais de lui. C'était dur à dire, mais tu devais éviter d'être trop lent. Plus ça prenait de temps, plus c'était douloureux.

« Je suis à sec. Tu murmurais, gêné. Et je t'emmerde, la course c'est pas mon truc. J'avais pas besoin de ton aide. »

Tu tirais nerveusement sur tes doigts et détournais le regard. Tu ne voulais pas le remercier. Pourtant, tu savais que sans lui tu serais déjà mort.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

a fierté, c’est une chose beaucoup trop commune chez les Shadowhunters et les Moutebanks, si tu te fais sauver par un membre du groupe ennemi t’es désigné comme faible mais au fond, tout le monde à des faiblesses, tout le monde n’est pas fait pour courir ou pour frapper fort, par exemple, ta force est beaucoup moins importante que ta vitesse, t’es assez doué pour faire jouer ton don mais t’es juste un gros con quand il s’agit de faire un plan d’attaque, t’avance, tu fais et tu t’en branles du reste, c’est comme ça que ça marche, souvent tu détruisis un plan d’attaque par ta simple présence, tu détruisis tout sur ton passage de toute façon, t’es de ces gens qui font ce qu’ils veulent et qui sont trop têtus pour changer d’avis. T’es aussi rancunier, si quelqu’un te fais un coup dans le dos tu seras hostile à cette personne pendant un long moment, si ce n’est pas toujours. C’est amusant d’être dans une situation pareil, le brun, mal en point, à sec niveau pouvoir et toi qui a un pouvoir qui ne sers pas à grand-chose à part à discuter avec newton, et même là, on te prend pour un cinglé qui parle avec des oiseaux. La première fois que t’as rencontré Ethan la nuit était déjà bien présente, tu te souviens qu’il était en sang, sa jambe mal en point et tu sais aussi que tu n'as pas réfléchi comme aujourd’hui, t’as juste agi, t’as juste sauvé un de ces prétendus « ennemis ». Déjà, tu n'as jamais compris ce terme, pourquoi ennemi ? C’est une guerre, certes, mais les enfants des dieux n’ont rien à voir dans ce plan foireux, t’aimerais bien comprendre comment on peut envoyer ses enfants à l’abattoir, avec quelle sorte de cruauté tout cela est organisé.

Tu soupirs quand le brun se mord la lèvre, tu sais qu’il n’a plus rien, toi t'as pas de pouvoirs spéciaux, tu n'as pas une lumière qui sort de ta main, t’as juste la force qu’il faut pour assener un coup fatal aider de ton oiseau, t’as la vitesse d’un jaguar en plein sprint et t’assumes même si les enfants de la victoire vont encore plus vite que toi. Tu te poses près de lui comme si c’était ton meilleur ami, bien sûr que ce n’est pas le cas et bien sûr que ça te fait chier d’assumer que tu le trouves plutôt cool ce mec, mais bon faut aussi apprendre à se modérer dans la vie. Puis le chaton se fait moins violent, il se rapproche et murmure, tu ne ris pas, ça aurait été utile que son pouvoir soit encore plein.

« C'est rien, ça arrive de pas être doué dans quelque chose. » Tu supposes que, lui, n’a pas sa stèle et que la rune de guérison n’est pas encore sur son corps, alors tu lui prends la main cherchant son approbation du regard et tu commences à graver cette rune sur son bras, il guérirait plus vite et son pouvoir ne lui servirait qu’en dernier recours. « Désolé, je sais que ça fait mal. »

Tu le lâches une fois la rune gravée et repasses la tienne avec ta stèle, ta jolie stèle qui est personnalisée de plusieurs runes, un aigle gravé sur un des petits côtés, ta stèle est bleu turquoise comme tes yeux, tu es fier d’avoir réussi à la customiser, tu la trouves parfaite. Tu te mords la lèvre inférieure quand tu commences à graver, la douleur est là, tu commences à t’habituer au fait de l’avoir, pourtant c’est toujours une épreuve à passer et la fumée qui sort de ton bras est toujours un peu inquiétante. « Au moins tu vas guérir plus vite. » Que tu lui murmures comme un secret, Newton se posant juste à côté du brun avec un air sévère sur le visage.  « Il ne va pas te manger, tu peux tenter de le caresser si tu veux. » Tu ne vas pas lui dire que cette bestiole t’a déjà pincé plusieurs fois, faut le rassurer pas lui faire peur.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

achary était quelqu'un de sympa, tu devais l'avouer. Ce serait de la mauvaise foi que de dire le contraire. Il était le genre de gars sympa avec qui t'aurais pu être ami, si tu n'étais pas un Mountebank. Et s'il n'était pas un Shadowhunter. Si tout était différent. Des amis d'école, qui se voient parfois la nuit, qui parlent des filles en mangeant des chips. Il t'aurait aidé. Aidé à être plus sensible, plus amical. Peut-être que tu l'étais, avec lui. Pas complètement, bien sûr, juste un peu, mais tu arrivais déjà à ravaler ta fierté. Tu pouvais te rapprocher, tu acceptais sa présence. Mais tu ne te laissais pas totalement faire, peut-être parce que tu étais Ethan, le fils d'Hébé, avec trop de défauts. Pourtant, une chose t'a fait plaisir : il ne s'est pas moqué quand tu as dis que tu étais à sec. Il avait presque l'air de comprendre, pour un Shadowhunter.

On ne pouvait pas être doué partout. C'était ce qu'il insinuait. Tu secouais doucement la tête. En tant que Mountebank, tu te devais d'exceller. Tu t'entraînais tous les jours, ne voyais presque plus tes parents et tout ça pour quoi ? Pour ne pas être doué en course, et te faire battre par une harpie. Tu sursautais lorsque Zachary attrapa ta main et tournais les yeux vers lui, les sourcils froncés. Tu te retenais de retirer ta main, et de lui donner une pichenette. Malgré tout, il voulait t'aider. Peut-être avait-il une rune de guérison ? Tu hochais doucement la tête pour lui donner ton approbation, avant de te crisper lorsqu'il se mit à graver la rune sur ton bras. Bordel, ça faisait mal ! En plus, c'était ce qu'il te disait. Actuellement, tu t'en foutais de ses excuses.

« Sa mère la... Déesse. Tu jurais en pensant à certains parents divins indignes. Tu entendais les autres se plaindre, au QG. »

Il te lâchait et faisait de même sur sa stèle, alors que tu sentais encore la douleur. Tu te mordais la lèvre, la tête contre le mur, et tu te retenais de gémir. Sérieusement, ça faisait mal. Vraiment mal. Le pire était que tu ne savais pas si c'était une douleur réelle, ou provoquée par ton mental. Tu vas guérir plus vite ? Tu l'espérais bien, tu n'avais pas souffert pour que dalle ! Tu entrouvrais les lèvres et respirais fort, laissant tes poings se serrer. Un coup d’œil à côté de toi, et tu voyais un piaf. Enfin, un piaf. Ouais, t'avais qu'à dire ça.

Il te fixait mal. De toute façon, t'aimais pas trop les oiseaux. Le genre de mini-phobie qui te prenait parfois. Le cœur se serre à peine, tu as du mal à déglutir et tu as des frissons. À côté, Zachary te disait que son piaf n'allait pas te manger, et que tu pouvais le caresser. Tu haussais les épaules, et rapprochais ta main du piaf, sans pour autant le caresser. T'avais peut-être peur de poser ta main sur sa tête. Tu passais ta langue sur tes lèvres pour les humecter et regardais Zachary.

« Je... je te... Tu le remerciais ? Allez, c'était simple à dire ! Sans toi j'aurais été un peu foutu. Un peu. Tu disais en vitesse. »

Tu n'avais pas pu. Mais ce n'était pas simple pour toi. Tant pis, non ? Un autre jour. Quand vous serez quittes.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

than c’est une personne que t’apprécie, que t’apprécie vraiment. Il a beau être un vrai connard, un handicapé des sentiments, tu l’apprécies, parce qu’il a de l’ironie dans la voix, parce qu’il reconnaît ses faiblesses à lui-même et n’en parle pas aux autres, il reconnaît ses fautes mais ne se justifie pas. C’est une des personnes avec qui dans d’autres circonstances tu aurais pu être amis, tu aurais pu faire du sport avec lui, l’entraîner à bien viser, lui sourire quand il regarderait la fille qu’il aime, se passer des mots en cours pour se foutre de la gueule du prof et se faire prendre la main dans le sac pendant que vous regardiez les filles se changer dans leurs vestiaires. Peut-être que vous auriez pu vous battre à coups d’oreiller et faire une partie de FIFA dans le silence d’une chambre d’étudiant, que vous auriez ri au fait du cliché du brun et du blond meilleur ami, tout ça aurait pu se passer, tu aurais peut-être aimé cette réalité plutôt que celle où on vous a désigné ennemi sans votre avis.

Toi, tu ne sais pas ce que ça fait de se retrouver vider de tes pouvoirs, dans ta tête ça ressemble à l’état de fatigue après un long combat, au fait que ton arme se soit retrouvé de l’autre côté du champ de bataille, tu assimiles ça à la douleur de se sentir impuissant, tu ne peux pas dire que tu compatis, mais t’essaie de comprendre. Tu lui demandes son avis avant de graver la rune, tu te souviens quand t’étais petit, quand on t’emmenait déjà au QG pour te graver les runes sur la peau, tu te souviens de la brûlure sur ton corps, de tes larmes d’enfant, pour l’insensibilité à la douleur que la marque exerçait sur toi, tu sais que tu n'as jamais eu affaire avec les autres enfants, parce que c’est comme ça, que toi, t’étudiais à la maison, que tu souffrais comme pas possible mais que tu fermais ta gueule, ici, tu sais qu’il souffre; tu sais que la brûlure est à la limite de l’insupportable et tu t’excuses presque de ça, mais sa blessure sera refermée en un peu moins de deux jours grâce à ça. Il jure et tu ris.

« C’est le cas de le dire ! » Vos mères respectives sont toutes les deux des déesses, toi t’aimes la tienne, tu sais que les autres ne sont pas fan de leurs parents et t’es surement le seul qui aime sa mère dans ce putain de monde. Newton qui se pose à côté du brun et ton regard s’adoucit un peu plus, ce piaf c’est une grosse partie de ta vie en tant que Shadowhunter, et tu souris quand Ethan pose sa main au-dessus de la tête de Newt, qui, lui, vient se blottir contre la main du brun. « Rien à craindre, c’est un connard mais il est gentil. » Tu ne sais pas vraiment si tu parles à Newton ou à Ethan, tu sembles parler à Ethan oui. « Un peu, mais tu t’en serais sorti. » Que tu murmures avec une pointe d’ironie dans la voix, la rune sur ton bras se renoircit, signe qu’elle fait effet. Tu le regardes, de ta petite hauteur. « Comment t’as fait pour te retrouver dans cette situation ? » Le fait d’être contre une harpie est assez courant mais pas de se laisser battre par elle, tu sais qu’il n’est pas rapide, mais ça ne doit pas tout expliquer. « Tu t’es déjà blessé avant ? » Tu souris, un peu, ce n’est pas un sourire pour faire de l’humour, c’est un sourire pour montrer que t’es là. Tu passes ta main dans ton cou, regardant la blessure qui longe ton bras qui se refermera dans les heures qui arrivent, tu regardes l’asphalte du sol et tu ne sais pas quoi dire, c’est un peu gênant ce genre de situation. Le soleil décline et tes runes vont être bientôt beaucoup plus puissantes et celles d’Ethan beaucoup moins. « Tu veux que je reste avec toi le temps que ça cicatrise un peu ? » Tu demandes un peu perdu sur ce que tu dois faire.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

l te parlait, semblait vouloir te rassurer. Que ce soit sur ta blessure, son piaf ou ta vie en général. Avec Zachary, tu avais vraiment l'impression d'être humain. Il n'y avait plus de haine, bien que tu essayes de rester crédible en lui crachant tes paroles. Tu ne te voyais pas lui dire tes secrets, lui avouer que tu n'avais qu'une peur : apprécier ou détester ta vraie mère. Hébé, cette Déesse si parfaite. Tu avais peur de ressentir quelque chose pour elle. Tu voulais rester indifférent. Après tout, ta véritable famille était humaine. Vivait à New-York. Ton père, et ta mère. Adoptive, mais ta mère tout de même. Tu ne pourrais pas les perdre. Tu ne le supporterais pas.

En sentant la tête du piaf contre ta main, tu sursautais, mais ne bougeais pas. Ton cœur battait certes plus vite, mais tu n'avais aucune raison de retirer ta main. Tu aimais bien sentir ces petites plumes. C'était doux. Contrairement aux images d’Érinyes trouvées sur le net et dans ton ordinateur. Sur les photos, les piafs faisaient flipper. Mais au lieu de réfléchir à ça, tu préférais essayer de t'excuser. Essayer, parce que ça c'était fini en « j'ai trop de fierté donc tes excuses vont se faire foutre par Aphrodite en personne ». Pauvre Zachary, mais il devait déjà savoir que les excuses n'étaient pas ton fort. Tu avouais être faible et impuissant dans certaines situations. Mais dans ta tête.

L'ironie. Le petit blond venait d'être ironique, là ? Non... impossible. T'avais rêvé. Pourtant, tu souriais. Pas jusqu'à montrer tes jolies dents, mais jusqu'à ce que tu puisses montrer tes fossettes et avoir des rides. Il devrait en profiter, parce que tu ne souriais pas à tout le monde. Peut-être avec ta famille, mais c'était un peu normal. Avec les autres, tu soupirais, levais les yeux ou ton majeur, ça dépendait de ton humeur. Bref, tu étais un putain de solitaire. Et ça te plaisait, tu n'allais pas dire le contraire. Tu aimais être comme ça, méchant, solitaire, vulgaire. Tu aimais être Ethan, le vilain garçon qui attirait parfois les filles. Qui embrassait et manipulait pour avoir des renseignements. Qui était inaccessible, qui avait une petite allergie face au mot « sentiment ». Qui disparaissait, comme s'il était le fils d'Hécate. Tu étais mauvais et ne le cachais pas. Pourtant, Zachary restait. Il était donc suicidaire. T'avais peut-être ton couteau de cuisine dans ta veste. Peut-être, tu l'as sûrement laissé au QG. T'avais encore menacé Jack avec. Comment t'avais fait pour te retrouver dans cette situation ?

« Tu te souviens du centaure ? Tu demandais. Son cousin est venu, il s'appelait Fred. Contrairement à Georges – celui que t'as tué –, Fred avait pas envie de parler. Il m'a un peu écrasé la jambe. Du coup, je boitais, j'avais pas mon couteau parce que j'avais tenté de buter mon coloc' et je me suis encore pris un truc à la jambe. J'vais la couper. »

Et là, tu te sentis normal. Parce que tu faisais un monologue à un gars qui pourrait être ton ami. Tu parlais de ton colocataire, de tes emmerdes, tu te plaignais. Comme un gars de vingt-quatre ans, un gars normal. Manquait juste la bière. Le clébard, c'était le piaf, t'en avais décidé ainsi. Tu soupirais doucement en le regardant, puis humectais tes lèvres. Tu parlais trop, et tu n'étais pas habitué. T'étais le genre de gars à fixer l'autre, blasé, ou à faire des blagues de merde. Des blagues de merde, mais courtes.

Il te souriait. Ton ennemi te souriait. Le genre de sourire simple, qu'un ami pourrait sortir. Pour dire qu'il est là, en cas de besoin. Tu détournas le regard, te mordis la lèvre et souris aussi. Doucement, plus discrètement. Peut-être que tu t'étais trouvé un ami. Ce ne serait pas de trop. Il reparla. tes yeux se reposèrent sur lui. Dans les siens. Sa question te fit... disons plaisir. D'accord, ROSIR DE PLAISIR ! Mais pas rougir, rosir ! Tu hochais doucement la tête et glissais tes doigts dans les plumes du piaf.

« Mais t'as pas intérêt à le répéter. Si tu le fais, j'dis que tu m'as violé. Tu grognais, les yeux baissés. »

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

eut-être que t’as toujours été comme ça ? Peut-être que t’as toujours été ce gars qui prend soin des autres plus que de lui-même, celui qui s’enferme dans son silence, le silence de sa tête et de ses sentiments, celui qui parle et qui sourit en le pensant, celui qui ne dit rien de plus que ce qu’il trouve important, t’es celui qui ne se dévoile pas, personne ne sait ce que tu penses, personne n'en connaît ton passé, personne ne sait les blessures qui ornes ton sourire plein de gentillesse et de bienveillance, personne ne voient que la solitude marque tes mots et ta façon d’agir, seul, tu pars seul, tu agis seul, tu n’aimes pas plus que ça être en groupe, la douleur de voir les autres t’abandonner grouille dans ton estomac et t’es insatisfait à chaque fois qu’on te le fait remarquer. Peut-être que t’as toujours été celui qui voulait voir loin et voler haut, mais t’es scotché au sol avec une vue misérable quand t’es trop loin, t’es scotché au sol et quand tu sautes tu sais que tu vas ré atterrir un jour. T’es comme un ballon qui se dégonfle, t’aimerais être libéré de la gravité mais tu sais que tu dépends d’elle. T’aime observer Newton balayé les nuages, tu entends le glatir qu’il fait lorsqu’un se sent heureux et qu’il ne veut pas le dire, tu ressens presque ce qu’il ressent quand t’es en haut d’un immeuble le vent battant tes cheveux et ton âme se libérant, faire partie intégrante du vent, c’est ça ton ambition, être capable de voler, de sauter et de tuer sans avoir besoin d’utiliser de forces. Quand tu regardes ton aigle, parfois tu te dis qu’il a de la chance de pouvoir être libre, de pouvoir aller où il veut, mais tu l’enchaînes et parfois tu t’en veux. L’aigle, le piaf, l’Érinyes, Newton. Tant de prénoms pour cette créature qui est une partie de ton âme, ça devait se passer comme ça, à défaut d’avoir des ailes lui il les a, à défaut d’avoir de bons yeux, lui les ont, c’est dur de comprendre comment deux êtres peuvent être complémentaires à ce point. Tu écoutes le brun, raconter ce qu’il endure avant ton arrivée quelque peu héroïque, peut-être que tu te passerais de cette statue de sauveur si tu savais ce que ça représente pour les gens. Tu es surpris, un rire sort de ta bouche quand il dit qu’il a menacé son colocataire avec un couteau, vraiment ? « Pourquoi avec un couteau ? » C’est la seule question qui te vient, la seule question qui germe dans ton esprit un peu malade, Némésis te prend la gorge et te rappel cet instinct animal et de rage que tu es censé avoir en toi. Némésis te guide, vengeance, justice, équilibre, peut-être que c’est cet instant qui t’équilibre, être assis, oubliant la douleur et regardant un ami qui raconte ses malheurs. Enfant de Némésis rancunier que tu es, tu sais au plus profond de toi que si un jour Ethan te fait une crasse tu ne pourras plus avoir une certaine confiance fantôme en lui, tu ne pourras plus réussir à venir le sauver comme aujourd’hui, rancune tenace qui lie tous les enfants de Némésis. « Donc c’est de ma faute ? » Tu demandes, comme si tes actions avaient toujours une réaction en chaîne sur la vie des gens, mais c’est toi qui as tué, donc c’est toi qui aurais dû être dans cette situation, logique du sauveur, logique de celui qui se croit coupable de tous les crimes du monde. « Je suis désolé. » Ce terme, sauveur, tueur. Tuer des monstres, tuer des êtres qui se nourrissent d’être humain simplement pour sauver cette espèce tu en détruis une autre plus dangereuse. Tu ne sais pas, peut-être que c’est immoral au fond de tuer ces monstres, peut-être que l’humain doit s’éteindre et ne plus rien laisser derrière lui, mais c’est aussi la vengeance de tes frères et sœurs morts dans des combats comme ceux que tu gagnes, personne n’aime faire ça, personne n’aime ressentir la douleur et le poids de la mort sur son minable dos d’enfant. Il rosit le gamin et tu hausses un sourcil avec un sourire moqueur sur le visage. Ton sourire ne décolle pas de tes lèvres à l’avertissement qui s’élance de sa bouche, tu croises les bras, t’appuyant sur le mur et soupirant comme un enfant fatigué. « Personne ne te croirait. » Que tu lui lances, tes yeux rieurs à l’appui. « Je ne vois pas pourquoi j’irais balancer dans tous les cas. » Ton regard s’aventure vers le ciel, est-ce que tu as regardé le brun dans les yeux aujourd’hui ? Une fois, peut-être, mais les contacts humains ne sont pas vraiment ta spécialité. Un gargouillait dans la gorge de Newton et toi tu ouvres grand les yeux et le regardes comme s’il avait fait quelque chose de mal. « Je pense, que tu le caresses mieux que je ne le fais. » Tu balances comme si c’était un affront à ta personne, peut-être que c’en est un au fond. « Ce pigeon est un traître de toute façon. » Que tu ris en posant ta tête contre le béton froid du mur sur lequel vous reposez.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

ourquoi avec un couteau ? Bonne question. Tu plissais les yeux, comme pour mieux réfléchir. Aucune idée. Tu ne savais pas vraiment te servir d'une arme, et tu avais pris pour habitude de menacer Jack avec un couteau de cuisine. On t'avait flanqué avec lui, personne n'était venu t'aider, alors tu te vengeais. Parce que, bordel, ce gars était ta groupie ! Il suffisait que tu fasses quelque chose pour qu'il s'émerveille. À la question de Zachary, tu haussais donc les épaules.

Si c'était de sa faute. Tes sourcils se froncèrent, et tu le regardas, en secouant la tête. Non, sans lui tu serais mort. Tu le savais, au fond de toi. Tu n'osais pas l'avouer, c'est tout. Ta foutue fierté, tu ne tenais pas à paraître faible devant lui. Même si tu savais que le blond n'en aurait sûrement que faire. Il se comportait en véritable ami, et selon certains dires, un ami ne jugeait pas. Et voilà qu'il s'excusait. Tu soupirais et levais les yeux au ciel. Tu ne trouvais rien à dire, il méritait juste une tape derrière la tête. Mais tu ne faisais rien, son piaf te faisait trop peur.

Quand il te demanda si tu voulais qu'il reste, ça te fit rosir de plaisir. Alors tu le menaçais, pour tromper la gêne. Et là, il te répondit tout simplement que personne ne te croirait. Tu fis une petite moue mais souris tout de même.

« Tu irais balancer ça parce que je suis un connard. Tu disais en tournant la tête vers lui. »

Tu glissais tes doigts dans les plumes du piaf, un sourire en coin plaqué sur ton visage et ricanais en l'entendant parler, comme s'il était jaloux ou autre. Une autre émotion que tu ne parvenais pas à identifier. Le piaf, un traître ? Tu rigolais franchement en continuant de caresser le plumage de son « pigeon ».

« T'es en train d'insulter ton piaf, mec. T'es pas normal. Tu disais en continuant de rire. Et puis je suis le meilleur, c'est pour ça que je le caresse mieux que toi ! »

Tu passais ta main de libre dans les cheveux de Zachary, et le décoiffais, en retrouvant vite fait ton air blasé. S'il n'aimait pas ? Et alors ? Tu t'en foutais.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

T’es peut-être un peu bizarre, t’avoue, t’es le genre de gars qui refusera toujours d’admettre qu’il a des sentiments pour quelqu’un parce que ça te fait flipper, t’es le genre de mec qui se regarde dans un miroir et qui n’aime pas ce qu’il voit, parce que tu te vois plus laid que tu ne l’es, parce que tu n'as pas envie d’être différent des autres, parce que tu te rabaisses et t’as du mal à l’admettre publiquement, c’est peut-être pour ça que t’es si proche d’Ethan ? Parce Qu'au fond, vous deux, vous avez du mal avec les sentiments. Ouais, c’est sans doute pour ça. Toujours là, à te culpabiliser, toujours à te dire que tout est de ta faute, que tu ferais peut-être mieux d’abandonner, qu’au final tu engendres toi-même la théorie du chaos, c’est ta faute si Ethan est blessé et tu t’en veux, tu ramènes peut-être toujours les soucis à toi et jamais les choses bonnes, pour toi, si tu réussis ce n'est juste grâce au hasard.

« T’es pas un connard. » Que tu murmures, enfin, si, c’est un connard, mais tu ne le considère pas comme ça. « T’es… Un ami. » Tu lâches fronçant les sourcils, t’y crois pas vraiment à ce que tu viens de dire, parce qu’un jour peut-être il se retournera contre toi comme les autres, peut-être que ce même dessin se perpétuera encore et encore. C’est comme ça, c’est dans votre nature, t’as beau être loyal tu pourrais juste le trahir.

Non, tu ne pourrais pas, il compte vraiment pour toi, c’est étrange de le dire comme ça, mais t’aime bien le sorcier, ouais, comme un pote. Et tu vois son sourire, Ethan ne sourit pas souvent, alors t’es heureux et tu montres les dents, ce sourire que tu ne portes qu’à tes amis proches, donc à personne en vrai. « Je n'ai jamais dit que j’étais normal. » Tu lâches à sa moquerie et tu ris quand sa main ébouriffe tes cheveux, c’est ce genre de geste que tu n'as jamais eu pour personne et que personne à jamais fait avec toi, sauf peut-être Abercius et c’était plus comme un père que comme un pote. « Tu m’as décoiffé sale con ! » Et c’est parti, tu lui ébouriffes les cheveux à ton tour, un petit sourire aux lèvres. « Ça met du temps à dresser, ces bêtes-là. Et puis, t’es pas le meilleur, vantard ! » Tu balances rapidement ces mots, comme si c’était déjà réglé. « A vrai dire, je crois qu’on est à égalité. » Simple chuchotement.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

'es pas un connard. C'est ce qu'il murmurait. Tu fronçais les sourcils en continuant de le regarder. Toi, un ami ? Non. Non, il devait faire erreur. Son piaf lui avait chié dans les yeux, c'était pas possible autrement. Tu n'étais pas un ami. Encore moins le sien, bien que cette idée t'ai un jour traversé l'esprit. Vous n'étiez pas fait pour être des amis. Dans d'autres circonstances, t'aurais pas dis, mais là ! Bordel, vous étiez ennemis ! Il était un de ces stupides Shadowhunters, et toi un Mountebank ! Et tous ces gens qui tentaient de se lier d'amitié avec toi, en ce moment, tu ne comprenais pas. Non, fallait pas déconner.

« On sera jamais amis, Zachary. T'es un Shadowhunter, moi un Mountebank. À la limite, tu peux être... disons mon protégé. Tu murmurais en omettant le fait que c'était lui qui te sauvait la vie à chacune de vos rencontres. »

Pourtant, tu souriais. Parce qu'au fond, ouais, vous étiez peut-être amis. Tes pensées étaient contradictoires, comme toi tout entier, mais ce n'était pas nouveau. Tu avais juste cette étrange capacité à te lier aux gens, mais de la mauvaise manière. Tu ne considérais que deux ou trois personnes comme tes amis. Graham ou Antigone, par exemple, bien que ta relation avec cette dernière soit plus compliquée et malsaine. Avec Zachary, c'était différent. Vous ne vous connaissiez même pas, vous n'aviez pas le temps de vous parler. Il te sauvait, tu haussais les épaules et vous repartiez, en général. Et pourtant. Et pourtant.

Il n'avait jamais dis qu'il n'était normal ? Pf, de toute façon, personne ne l'était. Tu levais légèrement le menton, comme pour faire semblant d'être outré par ses paroles. Puis craquais et ébouriffais ses cheveux. Il était trop mignon, avec sa petite bouille. C'est tout. Tu l'entendais rire et te dire que tu l'avais décoiffé. Sale con ? Oh, le con ! Quand il t'ébouriffa aussi les cheveux, tu couinais en secouant la tête. Merde, pour une fois que t'étais bien coiffé ! Tu te retrouvais avec ta coupe du réveil : les cheveux en pétard. Sérieusement, un feu d'artifice avait explosé.

Il te disait que tu n'étais pas le meilleur, et que vous étiez à égalité. Tu fronçais les sourcils en continuant de le regarder. Tu voulais encore l'embêter. Tu devais l'avouer, tu n'étais pas totalement insensible, et voir Zachary sourire te faisait plaisir. Tu trouvais qu'il avait un peu le sourire facile, ce gamin, mais il avait réussi à te faire rire. Ou du moins ricaner, mais c'était déjà quelque chose.

« On est à égalité ? Et dans quel domaine ? Tu demandais en te rapprochant. Les cheveux, c'est moi qui gagne. La force, c'est moi qui gagne. La vitesse... y'a pas de gagnant. C'était lui, le gagnant, mais tu ne l'avouerais que sous la torture. Qu'importe le domaine, je serai gagnant. Surtout quand il s'agit de faire flipper les gens. Si j'essayais, tu pisserais dans ton froc. »

Tu souriais de nouveau, en regardant un point au hasard. Autre que le blond. Ce serait drôle de le voir se pisser dessus. Une nouvelle histoire à raconter.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

T’es peut-être trop gentil, avec lui, avec eux, avec ceux que tu sauves, l’équilibre est toujours maintenu c’est le destin qui t’amène à sauver tes comparses mais un jour tu finiras par en avoir marre. T’es peut-être trop gentil, pas assez cruel, pas assez mordant, t’es peut-être pas le gars rêver pour être son ami en fait, mais peu importe, t'y peut rien, tu le considères comme ça, c’est plus fort que toi, même sans échanger un mot c’est comme ça, c’est comme si le monde t’en voulait de t’être rapproché de cet être volubile. C’est comme ça, le jour et la nuit, deux êtres beaucoup trop différents et pourtant qui réussisse à cohabiter ensemble, c’est beau dit comme ça, mais Ethan est aussi difficile à apprivoiser qu’un faucon. Morbidité que tu perçois dans la voix d’Ethan, tu n’aurais pas dû le qualifier d’ami, pourtant t’en ressentait le besoin, comme si tu parlais d’un enfant que t’avais pris dans tes bras. « Ton protégé ? » Tu murmures presque pour toi-même, protégé alors que c’est toi qui l’empêches de se faire tuer ? C’est plutôt ironique dans un sens, toi, le protégé du mec que tu protèges, c’est même plus qu’ironique, c’est drôle, c’est marrant, c’est un peu trop bizarre pour toi aussi. Tu secoues la tête, n'as pas envie d’être le protégé de qui que ce soit, tu protèges les gens, personnes ne te protègent, c’est comme ça, ça sera toujours comme ça.
Tu baisses ta tête, mal à l’aise quand il prend un air faussement outré, t’aime pas ça, t’as l’impression d’être un méchant, de ceux qui font pleurer les enfants et trembler les grands-mères, t’aime pas être malpolie ou inutile, t’aime pas ne pas sourire et dire que tu vas mal, t’es de ces gens qui vont mal mais qui sourient, encore, toujours, faire semblant est peut-être dans tes habitudes, est-ce que c’est une forme de mensonges ? Tu ne sais pas, tu veux peut-être pas savoir au fond, parce que tu perds tout à ce jeu. Vous êtes comme des gosses, ouais, ce n’est pas plus mal, t’aime bien être comme normal pour une fois, c’est amusant d’être comme un garçon de ton âge. Il se rapproche et énumère et toi tu fronces les sourcils, il veut jouer à ça, alors on va jouer. Tu souris, un sourire en coin, un sourire que tu veux malsain, un sourire provocateur que tu ne montreras à personne d'autre, tu te rapproches, plus près de lui, ton souffle sur ses lèvres. « Tous les domaines ? Tu es certain Ethan ? » Tu souffles son prénom comme si tu l’avais prononcé dans ton sommeil, comme si c’était la chose la plus sexuelle au monde, tu viens mordre ta lèvre et poser tes mains sur ses joues le forçant à te regarder. « Répète. » Sourire toujours aussi grand sur ton visage, avant que tu n’éclates de rire et le lâche, stupide fou rire.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

l fronçait les sourcils, te regardait pendant que tu énumérais les domaines où tu étais le plus fort. C'était évident, tu devais être le plus fort en tout. En tant que Mountebank, c'était ton devoir. Tu étais né pour ça, pour cette foutue guerre entre les Dieux, pour être le meilleur. Et tu faisais tout pour que Zachary le comprenne. Tu finis par arrêter, alors que lui souriait. Tu arquais un sourcil, en te demandant clairement ce qu'il était en train de foutre. Quand il se rapprocha de toi, son souffle cognant contre tes lèvres, tu entrouvrais la bouche et fronçais les sourcils. Le blond murmura ton prénom, et tu déglutis, plus pour ne pas rire qu'autre chose. Tu refermais la bouche et serrais les dents. Oh mon Zeus. Il essayait pas... non. Non ? Oh, putain, il était ridicule. Il posait ses mains sur tes joues et forçait à le regarder. Okay, là il était sexy. Tu devais l'avouer. Et puis, cet ordre. Ouais, okay, s'il avait pas foiré le début, t'aurais clairement pu bander. Sauf qu'il venait de tout foutre en l'air en rigolant, ce qui te fit sourire à ton tour. Zachary était con.

« Putain, t'es con. Tu disais en arrêtant de sourire, reprenant ton air neutre, blasé. Tu voulais quoi ? Que je flippe ? Que je bande ? C'est pas du tout comme ça qu'on fait, chou. »

Tu tournais la tête vers lui, avec un de tes fameux sourires en coin, ceux qui donnent un éclat différent à tes yeux. Tu bougeais pour te mettre à quatre pattes, et attrapais le menton de Zachary entre tes doigts. Tu continuais de le fixer en souriant, montrant tes jolies dents.

« Je dois vraiment tout t'apprendre, honey... Tu murmurais sans lui lâcher le menton. »

Tu te redressais et lui relevais la tête, en rapprochant tes lèvres de son cou. Tu soupirais contre sa peau, posant ton nez dessus, et dirigeais ta main de libre vers sa cuisse, en remontant doucement. Tu posais finalement ta bouche contre sa peau, alors que tes doigts caressaient sa joue, pour finalement se glisser dans ses cheveux. Tu remontais ton visage à la hauteur du sien et murmurais, presque contre ses lèvres :

« Si tu veux que j'arrête, demandes. Je ne t'écouterai pas. »

Sans lui laisser le temps de réagir, tu l'allongeais contre le sol et te mettais au-dessus de lui. Tu allas embrasser sa mâchoire, en bloquant ses poignets au-dessus de sa tête, et plantais tes ongles dans sa peau de porcelaine. Zachary ne t'ayant pas réellement énervé, tu n'arrivais pas à être aussi malsain qu'avec Olya. C'était peut-être une bonne chose ?

Tu le regardais une nouvelle fois et souriais doucement, un éclat malsain dans les yeux. Tu laissais tes doigts parcourir sa joue, son cou, tracer les lignes de sa mâchoire. Tu le regardais comme un prédateur fixait sa proie. Tu pourrais le bouffer.

« Dans tous les domaines, honey. Tu susurrais en insistant sur le surnom. Je suis bon dans tous les domaines. »

Tu collais vos fronts et frottais lentement ton nez au sien. Tu plaçais correctement tes jambes, celles de Zachary entre les tiennes, et allais titiller son oreille du bout de tes lèvres. Tu soufflais doucement dedans. Tu chopais le lobe entre tes lèvres et en profitais pour le mordiller. Puis tu te redressais, toujours assis sur lui, en train de le dominer.

« Tu as compris comment faire ? »

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

es gestes, ces mouvements, cette voix. Tu ne réagis pas, ton cœur ne bat pas plus vite, aucun frisson ne parcourt ton corps, rien. Pas d'envie sexuelle, rien de tout ça, juste un vite, juste une pression chaude contre toi, t’es peut-être bizarre, mais dans ta tête c’est presque clair, ce n’est pas la bonne personne, c’est ça qui coince, tu le ressens au plus profond de ton être, ce n’est pas lui qui te feras ressentir de physique, de charnel, mais tu ne peux pas t’empêcher de rentrer dans son jeu, tu ne peux pas t’empêcher de jouer dans la même cour que lui, tu ne peux pas être de l’autre côté et le laisser faire tout ce qu’il veut, parce que tu es Zachary et qu’il est Ethan, parce que c’est un amour plus fraternel qu’autre chose, qu’il est hétéro et que tu n’es rien du tout, c’est peut-être pour ça que tu as essayé ces gestes, pour voir si tu pouvais lui faire quelque chose, lui faire ressentir une chose que toi, tu n’arrives à ressentir pour personne encore, t’as beau trouver des gens beaux, tu ne t’imagines pas d’avenir avec eux, que des larmes du passé qui rejailliront un jour, que des larmes qui te feront crever, c’est con de vouloir s’attacher mais chez toi c’est comme un besoin idiot, un besoin qui ne se compense pas par autre chose. « Montre-moi. » Tu as soupiré lourdement quand tout à commencer, tu sais que tu n’es pas fait pour ces types de trucs, tu n’es pas aussi séducteur qu’Ethan, tu ne seras jamais aussi séducteur que lui. Ton menton entre les doigts fins du brun et tu fronces doucement les sourcils, c’est gênant, pas brusque, pas violent, juste, gênant, et ce sourire, mon Dieu ce sourire, un des plus beaux que tu n’as jamais vus, Ethan était beau, le genre de beauté banale qu’on admire dans la rue, de ceux qui ne sourient pas ou peu, de ceux qui ont des sourires brillants. Un surnom, une voix, rien ne se passe en toi, peut-être que ça sonne mal dans la gorge du brun, peut-être que tu sais que c’est anormale, comme une anomalie de fabrication dans un ordinateur. Il se redresse et tu t’inquiètes de savoir s’il a encore mal à la jambe, elle a pris cher quand même. Ta tête haute, des lèvres dans ton cou, une main sur ta cuisse, des doigts dans tes cheveux et tu ne réagis presque pas, juste un sourire aux lèvres, peut-être que vos faites peur, ainsi, à vous toucher comme des amants, mais ce n’est pas le cas, ta main se retrouve dans son dos, comme un réflexe, s’arrêtant au milieu de sa colonne vertébrale, des mouvements doux, des caresses, comme si tu touchais un enfant ou que tu encourageais Ethan à continuer. « Je ne te demanderais pas d’arrêter, chéri. » Un sourire de côté candeur dans ta voix et douceur dans tes gestes, c’est presque deux amants qui s’étreignent mais c’est bien moins que ça tandis que tu te fais allonger au sol comme une fille le jour de sa première fois, pathétique. Les lèvres du brun embrassant ta mâchoire et tes bras au-dessus de ta tête, t’es pris au piège, gamin prisonnier d’un adulte. Il te dessine, comme si t’étais une œuvre d’art, mais t’es rien du tout, t’es juste un gosse qui apprend en ce moment même, pas de feu dans le ventre, rien, juste une appréhension de la suite, parce que ça a beau ne pas être naturel, ça ne te dérange pas vraiment. Un bisou eskimo, lui assis sur ton bassin et quelque chose de te vient, c’est peut-être dingue, peut-être fou mais tu veux le faire flipper, genre bien flipper. Tu grimaces quand ses lèvres approches ton oreille, tu détestes cette sensation, c’est tout sauf sexy. Il est au-dessus de toi, trop grand, trop fort, tu détestes ça. « Je crois. » Que tu murmures, infligeant une impulsion au sol, tu te redresses inversant les positions, toi subitement allongé sur lui une de tes jambes entre les siennes, un sourire narquois aux lèvres, ses mains bloqué par la tienne, ça change, le jeu vient de changer. « Tu es peut-être plus fort, mais je suis plus rapide, je serais toujours plus rapide. » Tu murmures  son oreille d’une voix rauque que tu ne connaissais pas, appuyant doucement contre lui à l’aide de ton genou trop bien placé. Un baiser dans son cou et tu remontes le regardant dans les yeux. « À qui le tour d’avoir peur ? » Ta voix part, plus provocante que jamais, tu pourrais même te faire peur, tu te fais peur. Sa lèvre inférieure emprisonnée entre tes dents, puis tu viens la relâcher, déposant un baiser au coin de ses lèvres et le regardant dans les yeux. « Toujours aussi sûr de toi ? » Yeux d’un bleu sombre que tu plonges dans ses prunelles whisky. Il risque de te frapper, tu t’en fous.

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“ Je n'avais pas besoin de toi. ”

ans que tu comprennes pourquoi, tu te retrouvais allongé sur le sol, Zachary au-dessus de toi. Tes mains étaient bloquées, et tu sentais son genou entre tes jambes. Tu te souvenais encore du surnom qu'il avait utilisé. Chéri. Tu écoutais le blond dire qu'il serait toujours le plus rapide, en te débattant. Tu détestais qu'on t'attrape et qu'on te coince. Tu sentais son souffle contre ton oreille. Tu déglutis, en priant silencieusement son piaf de se jeter sur lui. Quand son genou appuya doucement contre tes parties intimes, tu gémis doucement. C'était sensible, merde !

Un baiser sur ton cou, et tu frémissais. Ça aussi, c'était un endroit sensible. En fait, presque tout était sensible, chez toi. Tu essayais de garder ta respiration à un rythme normal quand il emprisonnais ta lèvre entre ses dents. Quand il lâchais, tu déglutis et couinais, sans pouvoir regarder ailleurs. Tu fixais ses yeux bleus, alors qu'il posait sa question. Tu tentais de te dégager une nouvelle fois, avant de soupirer et de laisser ta tête retomber contre le sol. Aïe. « Je suis face à un gamin qui essaie de me chauffer. Bien sûr que je suis sûr de moi. Tu ne pouvais t'empêcher de penser. »

« Tu... ton genou est... enfin... Tu bafouillais. Tu continuais de secouer tes poignets. Tu veux pas me lâcher ? T'as joué, moi aussi, on s'est amusés... voilà, tu peux me lâcher, maintenant. Non ? »

Tu pinçais les lèvres en serrant tes jambes autour du genou de Zachary. Puis, tu l'obligeais à se rapprocher de toi, vos fronts collés, avant de murmurer :

« Sauf si tu préfères que je t'embrasses ? »

Au final, il ne s'est rien passé. Zachary et toi avez finis par vous quitter. Peut-être que tu le reverrais, un jour. Peut-être. Pour l'instant, y'avait que son piaf qui t'intéressait.

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