“ Baby, I just want your lovin'... ”

u buvais ton verre cul-sec. Le décor tourna rapidement, d'un seul coup, le temps que tu clignes des yeux et que tu fasses une grimace. À côté de toi, près de la piste de danse, se trouvait Zachary. Oui, Zachary, le mec blond qui te sauvait tout le temps avec son piaf. Ce soir, tu lui avais envoyé un message, pour lui proposer de sortir faire la fête. Faire des conneries de votre âge. C'était peut-être dur à croire, ou dur à penser, mais ce con t'avait bien dressé. Il était la seule personne que tu avais invité, jusqu'à présent.

Tu savais plus depuis combien de temps vous étiez là. Assez longtemps pour que tu sois bourré, sans être totalement débile, en tout cas. Pour le blond, que t'appelais maintenant Zach parce que c'était moins compliqué à retenir, tu savais pas trop. Peut-être que lui aussi, il était bourré. T'en savais vraiment rien, et tu voulais pas le savoir. Tu voulais juste faire le con, va savoir pourquoi. Faire le con avec lui.

Tu te dirigeais vers lui et, une fois face à lui, tu posais ta main sur sa taille pour le rapprocher de toi. Tu collais ta bouche à son oreille, un petit sourire idiot sur les lèvres, et disais :

« Danse avec moi. »

Pourquoi ? T'étais bourré, tu voulais t'amuser, et ce serait forcément drôle. Tu passais tes bras autour de la taille de Zach en gloussant, nichant ton nez dans son cou.

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

La tête qui tourne, les effluves d’alcool qui se frayent un passage vers tes narines, la vodka qui te brûle la gorge et l’estomac. Ton monde tourne, et t’a les yeux fixé sur un point précis. Tu ne sais pas pourquoi tu l’as suivis, t’es peut-être inconscient, ou peut-être parce qu’il te l’a demandé gentiment pour une fois. Tu ne sais pas, tu sais que c’était stupide, mais vous êtes encore jeunes, vous voulez parfois profiter d’une vie tranquille, sans monstres, sans avoir du sang sur les mains. Tu ne sais pas ce que tu fous là, surtout en fixant Ethan qui avale des verres à la vitesse de la lumière. T’as les sens engourdis, t’es déchiré, six shoots de vodka et t’as déjà la tête à l’envers. Tu sais que t’n'es pas fait pour l’alcool, tu ne seras jamais fait pour l’alcool. Un verre de rhum, un bloody mary. Les lumières défilent devant tes yeux comme des lucioles, les couleurs t’aveuglent peut-être. Tu ne sais comment, le brun arrive devant toi, il est plus grand, depuis quand il est aussi grand ? Tu tournes la tête sur le côté pour éviter son regard, ce soir tu n'as pas envie d’être qu’un pote, c’est sans doute con. Une main sur ta taille, des lèvres près de ton oreille, t’es collé à lui, ça va trop vite pour ton cerveau qui s’est éteint, il a abandonné la partie, fini les inhibitions, fini tout ce que tu pensais être des murs. Le visage d’Ethan dans ton cou, tu ris un peu, lui laissant instinctivement plus d’espace en penchant ta tête vers le côté, c’est comme si la terre s’était arrêté de tournée. Tes mains s’accrochent à son dos, elles agrippent son haut, t’as chaud, t’as peut-être bien trop chaud.

« T’es chaud… »

Pas dans le sens qu’on pourrait croire, ce n'était juste que pour toi, la température corporelle qu'Ethan exerçait sur toi était à la limite de l’insupportable.

« Ethan… »

Tu murmures, comme une supplication, soit pour qu’il te serre plus fort contre lui, soit pour qu’il se recule, tu ne sais plus bien. Tu’as le cerveau endommagé par l’alcool et aussi par la présence du brun.

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

u réagissais différemment, ce soir. Pour preuve, Zach te semblait vraiment attirant. Ses foutus yeux bleus qui cherchaient à éviter les tiens, whiskys, tu les aimais bien. C'était peut-être l'alcool, tes hormones, cette foutue virginité. Tu aimais sentir ton nez contre sa peau, ta main sur sa taille. Tes bras autour de lui. T'aimais bien son rire. L'alcool te faisait penser des conneries, tu le savais, mais c'était plus fort que toi. Quand le blond agrippait ton haut, tu souris un peu plus, montrant tes dents, et remontais doucement ton nez jusqu'à sa joue. Tu le frottais contre sa peau.

Toi, chaud ? Tu étais plutôt le genre de gars gelé en permanence, surtout des pieds. Mais tu hochais la tête avec ce petit « han, han » de soumission. En l'entendant murmurer ton nom, tu te collais instinctivement contre lui, soupirant contre sa peau. Tes doigts se resserraient, et tu dirigeais tes lèvres vers sa mâchoire. Tu embrassais sa peau pâle, peut-être moins que la tienne, sans t'en lasser.

« J'suis bourré... Tu lui murmurais comme pour te trouver une excuse. »

En vrai, que tu sois bourré, tout le monde devait s'en foutre. Mais toi qui ne ferais pas ça d'ordinaire, tu avais ressenti le besoin de le dire. Sans arrêter de serrer tes doigts autour de lui et d'aller embrasser sa peau. Tu avais décidé d'embêter son cou, tout en glissant deux doigts sous son T-shirt. Tu venais tapoter sa peau, tout en gardant le sourire. Tu t'amusais avec lui, tu devais l'avouer.

« Ce que j'ai envie de toi. Tu grognais en attrapant finalement son menton, pour le forcer à te regarder. »

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

'étais pas censé être hétéro ? Peut-être, en fait t'en sais rien. T'es peut-être curieux, curieux de voir ce qu'il y a de l'autre côté. Ou bi, t'en sais rien. T'es pas gay, ça c'est sûr, parce que cette rousse, Olya, elle te fait un effet pas possible. Mais là, tu la ranges dans un coin de ta tête, tu gardes seulement Zach. Et ce qu'il te disait, ça te faisait hocher la tête. Doucement, discrètement, mais tu hochais quand même la tête. Ouais, on s'en branlait. Là, fallait juste continuer. Parce qu'au fond de toi, tu le savais : vous alliez pas vous arrêter là.

Tu sentais son ventre se contracter sous tes doigts gelés. Tu frissonnais aussi, parce que sa peau était chaude, bien plus chaude que la tienne. À croire que t'étais un enfant de Borée, et lui un gamin d'Héphaïstos. Mais pour tout dire, tu t'en foutais de vos parents, des Dieux. Là, tu voulais juste être normal. Essayer d'être un Ethan moins exécrable, peut-être. Va savoir. Et quand tu vois son regard, ses joues rouges, tu fonds. Comme une bougie. Ou comme une glace au soleil. Ou t'exploses, comme une patate au micro-ondes.

Il commençait à parler, un petit mot, et toi, tu lâchais son menton. Tu collais vos fronts, les sourcils froncés, reposant tes mains sur sa taille, l'obligeant à coller son bassin au tien, à s'accrocher à toi.

« Ta gueule. Tu grognais en plaquant tes lèvres contre les siennes. »

Derrière, t'entendais encore la musique. Y'avait des gens autour de vous, mais tu t'en foutais. T'embrassais Zach, sans savoir pourquoi, c'était juste un besoin. C'était comme vital pour toi. Et tu reposais tes doigts froids contre sa peau chaude, brûlante. Tu caressais son dos.

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

uand est-ce que ça à déraper comme ça ? Quand est-ce que tu t’es surpris à aimer les caresses d’Ethan ? Quand est-ce que t’as capté que tout partait en vrille dans cette soirée ? Si l’alcool avait été mélangé à de la drogue ça t’aurait même pas choqué, mais il est contre toi, t’es contre lui, t’as l’impression que tu vas mourir. La froideur de ses doigts te fait du bien, parce qu’il est avec toi comme un chauffage à trop haute température. T’étais censé être asexuel, n’aimait personne, ne ressentir d’envie pour personne, alors qu’est-ce qu’il se passe là ? Tu n'as jamais autant aimé un contact avec quelqu’un. Graham apparaît dans ta tête comme un pop-up sur un écran, mais tout ce que tu vois c’est Ethan, Ethan et ce sourire, Ethan qui colle vos bassins, t’arrachant un soupir. C’est Ethan, il colle vos fronts et tes yeux se ferment. Tes bras se passent derrière son cou comme un réflexe se survit, comme si tu devrais être aussi proche de lui pour survivre, comme s’il te lâchait tu irais te noyer. Un baiser. Ouais, le second de ton existence, sous l’influence de l’alcool, à part ça tout est normal dans ta vie, tout est très logique et tout se suit parfaitement. C’est ça ouais, la blague. Et ce n’est pas juste un baiser, c’est vos langues dansant ensemble, c’est tes sourcils froncés et tes yeux fermés, c’est comme un besoin urgent. Tes mains se glissent dans les cheveux d’Ethan, tu te mets sur la pointe des pieds pour te rapprocher un maximum de lui. Des doigts froids dans ton dos, tu te cambres, te colle encore plus contre Ethan, accentuant le baiser par un réflexe encore plus puissant. Tu mords sa lèvre inférieure, doucement, avant de rompre le baiser, il avait le goût d’alcool, c’est clair, mais t’en a vraiment plus rien à branler.

« Ethan. »

Tu le rappel à l’ordre, n'as pas envie de baiser devant tout le monde, tu n'as pas envie de t’afficher encore plus dans cet endroit pourrit.

« On se casse. »

Tu lui attrapes la manche et le tires hors de ce bar, heurtant une dernière fois ses lèvres dans la précipitation.

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

'oubliais tout. Là, à cet instant, tu pensais qu'à vos corps collés, vos langues qui se rencontraient, à la chaleur de son corps. T'aurais jamais pensé aimer ça. Aimer Zach. Pas dans ce sens-là, plutôt dans le sens où tu pouvais l'embrasser et poser ta main dans son dos. Le genre d'amour où les pulsions prennent le dessus, un truc du genre. T'aurais jamais pensé aimer ses mains dans tes cheveux. Qu'il morde ta lèvre inférieure, te faisant gémir et froncer un peu plus les sourcils. C'était loin d'être désagréable, mais ça restait un endroit sensible.

Quand il t'appela, tu le regardais, en continuant de caresser son dos. Tes doigts glissaient le long de sa peau. Il te donnait des ordres, le petit blond. Et t'aimais bien, tu l'aimais bien ce côté autoritaire. Alors tu hochais la tête et le laissais attraper ta manche. Vos lèvres qui se heurtaient rapidement. C'était clairement pas ton premier baiser, surtout pas en boîte, mais là c'était différent. C'était un Shadowhunter blond, frêle, petit, tout ça. C'était aussi... disons un pote. Vous étiez quoi ? Des kissfriends ? Ça se disait ?

« On va où ? Tu lui demandais. »

Une fois dehors, tu l'arrêtais pour embrasser son cou, tout en rigolant bêtement. Ton nez revenait se frotter à sa mâchoire. Puis tu glissais innocemment un doigt dans son pantalon. Puis un deuxième. Son dos collé contre son torse, tu t'amusais à le déstabiliser, à l'embêter. Tes lèvres se dirigèrent vers sa joue, puis tu caressais doucement sa mâchoire de ta main de libre, pour pouvoir l'embrasser. T'avais pas envie de réfléchir ou aller. L'hôtel ? Pas de fric. Rentrer chez quelqu'un ? Bien sûûûr. Dans une voiture ? Même bourré, t'es exigeant. Limite, y'avait chez tes parents, ils habitaient pas loin et ils devaient être sortis. Mais t'allais quand même pas emmener Zach là-bas ; si ?

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

’est étrange, ces sensations. T’as l’impression que tout parti en vrille, c’est peut-être vraiment le cas, tu ne t’es  pas sentie aussi bien et aussi mal depuis tes seize ans, cette fête chez les Shadowhunters qui a un peu mal tourné, t’avoue t’y était pas pour rien, les dortoirs dégueulassés, les filles à moitié à poil. Ouais, bon, ton adolescence est une période trouble de ta vie, tu ne vas pas mentir. T’as froid, un peu, enfin les mains d’Ethan te donnent froid, il transfère ce mal-être à ta peau qui se défend, tu te tends, t’es un élastique tendu, t’en peux déjà plus. T’es perturbé par tout ça, le Zach de d’habitude est enterré sous les couches de vodka et de liqueur, tes joues rouges sont aussi un appel à la luxure, tout en toi, ne t’as peut-être jamais été aussi sexy que ça, tu t’es jamais collé à quelqu’un à ce point. Il te demande où tu veux aller, tu ne sais pas, vraiment pas.
« Je m’en fous. Quelque part, au hasard. »

Ta voix est rauque, t’es sous tension. Il te colle contre lui, ta tête contre son épaule, ton torse coller au sien, c’est peut-être un des moments que t’as le plus aimé. Tu gémis, discrètement et tu poses dans un geste, ta main contre ta bouche, t’es pas aussi faible que ça, tu ne veux pas qu’il entende. Tu retires ta main, il s’insinue, il passe les barrières et toi tu commences à paniquer. Il t’embrasse, tu romps le baiser, remplaçant encore une fois ta main sur ta bouche, te cambrant en arrière dans un geste désespéré. Tu ne peux même plus parler, tu n'as pas envie de montrer cette putain de faiblesse, t’es toujours toi-même au fond, n’est-ce pas ?

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

'importe où ? Tu souriais et continuais de t'amuser avec lui. Tu glissais tes doigts dans son pantalon, embrassais sa peau, l'excitais. Collé contre lui. T'adorais ça. T'avais jamais ressenti ça, même avec Olya. Avec elle, y'avait pas autant de tension sexuelle. Avec Cosmos, c'était son don qui faisait ça. Mais avec Zach... bon, t'étais bourré, mais on était pas excité par un pote à cause de ça. Y'avait peut-être un truc depuis le début, pas de l'amour, ouais, clairement pas, mais bon, tu devais avouer que tu t'en foutais. Tout ce que tu voulais, c'était embrasser Zach, le mordre, lui faire des trucs dont vos mères auraient honte.

Quand il s'éloignait et posait sa main sur sa bouche, tu grognais. Qu'est-ce qu'il foutait ? Tu l'attrapais par les hanches et le collait à toi, en allant nicher ton nez dans son cou. Automatiquement, tes doigts se glissaient sous ses vêtements, contre sa peau, pour que tu viennes y planter tes ongles. Tu relevais le menton et collais ta bouche contre son oreille, en soufflant dedans. Le pire : tu ne le faisais pas exprès, pour une fois.

« Enlèves cette foutue main ou je la mords. Tu grondais. »

Tu posais une main dans son dos pour griffer sa peau, et le tirais maladroitement vers la direction... de chez tes parents. Parce que tu ne voyais pas d'autre endroit. Tu regardais parfois derrière-toi en continuant de le tirer.

« Tu crois que c'est une bonne idée ? Tu ne pouvais t'empêcher de demander. »

Sûrement que non.

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“ Baby, I just want your lovin'... ”

’est fou, non ? C’est fou qu’il te fasse cet effet-là, c’est fou ce que tu peux ressentir en cet instant, c’est fou le feu qui mange ton bas-ventre, ton ventre, qui fait battre plus fort ton cœur. C’est dingue, tu n'as pas l’habitude, tu ne veux pas avoir l’habitude, il est là, rebelle, souriant comme un chat, comme le chat du Cheshire avec ses dents blanches, ce sourire charmeur, tu l’aimes sur son visage, tu l’aimes quand il t’embrasse, tu l’aimes ce putain de visage effronté, trop audacieux. Il est contre toi, il grogne comme un animal en chaleur et tu ne peux que retenir tes gémissements un peu trop osé. En ce moment, tout en toi est osé, tout en toi est un appel au viol. Tes lèvres sont rouge sang, tes joues sont rosées, tu halètes, tu perds pied, de plus en plus, tu es tendu, comme un arc, ton t-shirt remontant vers le haut de ton torse, ta peau rougissant sous les longs doigts d’Ethan, sous ses ongles. Il te griffe, il te pousse, tu enlèves ta main de ta bouche, tu gémis, ouais, c’est ça l’histoire. Tu te mords la lèvre, celle inférieur, celle qui sera bientôt ouverte emplissant ta bouche de ce goût ferreux. Chacun de ses mouvements, chaque initiative, ton corps s’enflamme à ses mouvements, ton corps s’enflamme, t’en a marre, un peu.

« Est-ce que ça a encore une importance ? »

Tu demandes, arrêtant tout mouvement et plaçant tes mains dans le cou d’Ethan, le regardant dans les yeux. Vos yeux, ils sont presque noirs, vos pupilles sont dilatées au maximum, vous êtes sur le point de faire une connerie, vous n’en avez strictement rien à foutre. « Aller. Montre-moi. » Le chemin, ouais, tu parles du chemin. Ta main attrape la sienne, ton pouce la caressant, c’est un signe, pour qu’il se calme, pour qu’il ne stresse pas plus que ça.

« J’ai envie de toi. »

Tu murmures à son oreille tout en marchant, essayant de ne pas complètement te foirer.

© Starseed